dimanche 22 décembre 2013

Les étapes du projet de retro-blogging Swim in India


La décision a donc été prise de mettre en ligne les carnets et les photos de ce voyage effectué en Inde il y a des années.
La production se met en route. Dans quel ordre procéder ?


Etape 1 : le texte comme fil conducteur

D'abord saisir le texte du carnet de voyage, tout le texte, extraire ces milliers de lignes fixées sur le papier pour les rendre enfin manipulables dans un traitement de texte.
Ce texte constitue la colonne vertébrale du projet, son échelle de temps. Chaque jour constitue une de ses entrées : environ 300 pages manuscrites correctement datées.

7 mois, 3 carnets de voyage
7 mois, 3 carnets de voyage

Le format blog, avec ses billets datés de manière antéchronologique, correspond précisément à la forme classique du "journal de bord" que j'ai tenu.
Pour me concentrer sur le contenu, je choisis de tester les principaux sites de blog "prêt-à-poster", plutôt que de mettre les mains dans l'inévitable cambouis des outils CMS de gestion de contenu du type Word Press.


Etape 2 : des images, comme autant de repères colorés

Parallèlement, faire numériser les diapositives.
Elles ont été classées par ordre chronologique, mais très peu documentées : au mieux quelques annotations figurent sur le cache.

L'image source
L'image en ligne : sur la route de Srinagar à Leh

Je scanne également dessins et quelques documents rapportés du voyage.


Spituk, Ladakh
Pierres, Agra
Tissu, Jaisalmer


Etape 3 : un long travail de consolidation

S'ensuit un travail de plusieurs mois pour consolider le tout par itérations :

- les photos et dessins sont intégrés dans le texte saisi. Pour la première fois, textes et images juxtaposés, se complètent, s'enrichissent et interagissent.
Certaines surprises émergent de ce rapprochement et m'interpellent : par exemple, les premières photos du voyage, prises à Delhi, illustrent, mot pour mot, un paragraphe du texte, comme dans un plan séquence inattendu (voir l'article).

- parallèlement, les photos sont géolocalisées une à une via l'onglet "carte" du logiciel Lightroom que j'utilise pour gérer les images, les traiter et saisir leurs métadonnées.
Je m'appuie en premier sur le texte du journal qui liste les lieux visités.
Les vues satellites à leur plus fort grossissement sont ensuite utilisées pour déterminer finement le point de vue de la photo.
Quand le texte ne suffit pas, j'explore les sites Web et les photos géolocalisées dans Google Earth, afin de trouver des vues d'autres internautes similaires aux miennes.
J'ai ainsi la sensation de mener une véritable enquête, à des milliers de kilomètres de distance, parfois à la recherche de l'aiguille dans une colossale motte de pages Web.
Troublante sensation quand l'image et le souvenir associé retrouvent précisément, après toutes ces années, le terrain qui les a fait naître. 

L'ensemble prend forme, plusieurs passes de relectures correctives sont effectuées.
Certains passages peu compréhensibles sont explicités a minima, d'autres trop personnels sont éliminés.


Etape 4 : le moment de la publication arrive enfin

A partir du 10 Octobre, jour du départ, les billets sont publiés quotidiennement, n années après la date de l'évènement.
Le blog présente textes et images.
Les sites Panoramio et Flickr proposent les photos et les dessins.
Commence le temps de l'interaction sur les réseaux sociaux (Google+, Facebook, Twitter), avec les autres internautes auteurs de carnets ou de photos de voyage.


Un mot sur les carnets

A la différence des blogs de voyage publiés en "temps réel", ces carnets ne furent pas rédigés en vue d'une publication, ni même lus par quiconque.
Ils eurent comme fonction essentielle un rôle de soutien au jour le jour du voyageur solitaire, à une époque où un échange par aérogramme prenait plusieurs semaines et passait par la Poste restante, où un appel téléphonique "overseas" nécessitait une réservation la veille et des heures de queue au guichet pour un résultat aléatoire.
Lors d'un voyage au long cours, la rédaction d'un journal donne l'illusion de conserver une certaine maîtrise du temps, à la manière dont Robinson faisait des coches sur son poteau.
Il permet également de fixer des souvenirs, qui auraient sans cela tendance à s'entasser confusément les uns au-dessus des autres.
Enfin, en complément des longs courriers destinés à la famille et aux amis, sa rédaction occupe le temps long des heures passées seul lors de certaines attentes, repas ou soirées.

Cette rédaction est d'une rigueur inégale : studieuse et appliquée les premiers mois, elle se déstructure parfois quand l'observateur se dilue inéluctablement dans la chose observée, ce chaudron primordial que constitue Mother India. 

Journal, bien au calme
Journal, dans le feu de l'action

La saisie du texte n'a pas représenté de difficulté particulière, hormis la vérification des orthographes des noms propres entre les versions locale, anglaise et française.
Pour optimiser le référencement, c'est la version "Internet" courante du nom qui a été retenue (ex : Thiksey et non Thikse, Jhelam et non Jhelum, Lodhruva au lieu de Ludarwa, Lodrawa, Lodurva, Lodarva !).
Pour les mêmes raisons, l'accentuation des caractères a été omise (Itimad-ud-Daula et non Itimâd-ud-Daulâ).



Prochain billet : le point sur les photos

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